Ce roman dont le thème est loin d'être joyeux est néanmoins paradoxalement (?) écrit avec énormément d'humour et de finesse. Il est très beau, les personnages sont présentés avec tendresse et humanité sans rien cacher de leurs faiblesses ni de leurs douleurs.

L'héroïne, Hazel, est une jeune fille américaine atteinte d'un cancer qui lui empêche d'utiliser ses poumons normalement et l'oblige – entre autres – à être équipée d'une bonbonne d'oxygène en permanence. Elle suit des cours à la fac mais passe le plus clair de son temps à la maison entourée de parents aimants et attentifs. Elle se rend également, à contre-coeur, pour faire plaisir à sa mère, une fois par semaine à un groupe de soutien dans une chapelle et c'est au cours d'une de ces réunions qu'elle croise Augustus qui accompagne son ami Isaac, un habitué en train de perdre la vue.

Hazel et Augustus vont commencer à échanger des messages et après avoir partagé chacun son livre préféré avec l'autre, se rapprocher de plus en plus. Augustus a perdu une jambe et porte une prothèse mais il est en rémission. L'amitié qu'Hazel éprouve pour lui est très forte : il est beau, drôle et cultivé et connaît la maladie mais... il a perdu sa précédente petite amie d'une tumeur au cerveau et Hazel ne veut pas s'engager dans une relation amoureuse avec lui de peur de le faire souffrir.

Un projet va les faire se rapprocher : un voyage « cadeau » à Amsterdam pour aller rencontrer l'auteur du roman préféré d'Hazel.

Cela vous donne une idée du fil rouge sentimental de cette histoire même si c'est bien plus que ça. Il y est aussi question d'amitié, de le relation du lecteur au livre, des relations parents-enfants et de la maladie, et de la mort... le tout traité avec intelligence et délicatesse.

Je n'imaginais pas qu'un roman sur ce sujet puisse être drôle (et il ne l'est pas dans le fond bien sûr) mais les dialogues surtout et le caractère des personnages en font vraiment une excellente lecture très émouvante qu'on ne peut plus lâcher. Bref, je ne peux que vous en conseiller la lecture (bien que ce soit triste évidemment...) !

J'ai reçu à Noël ce roman dont le titre reprend la première phrase du texte.

C'est en effet l'histoire d'Harold et du bouleversement qu'il éprouve en recevant une lettre d'une ancienne collègue partie il y a 20 ans et qui lui annonce qu'elle est en phase terminale d'un cancer.

Le nom de Queenie fait émerger dans son souvenir des événements refoulés depuis longtemps et il décide de lui répondre mais en partant poster la lettre au bout de la rue il décide finalement de partir immédiatement lui porter à pied à l'autre bout de l'Angleterre ! Il n'est évidemment pas du tout équipé pour ce pèlerinage improvisé avec ses chaussure bateau mais il ne peut plus s'arrêter.

Il laisse derrière lui à la maison sa femme Maureen avec laquelle il est en froid depuis des années même s'ils continuent de vivre sous le même toit. Celle-ci ne comprend pas du tout la démarche insensée de son mari qui pense aider sa collègue Queenie à guérir du cancer en marchant vers elle...

Sur ce propos vont se greffer à la fois des rencontres et les circonstances de la marche mais aussi toutes les pensées du héros et ses souvenirs qui nous aident à reconstituer sa vie. L'évolution de sa relation amoureuse et de sa vie de couple, sa vie professionnelle et sa rencontre avec Queenie, sa conception de la paternité et ses regrets concernant son fils.

J'ai trouvé l'ensemble vraiment bien imbriqué et l'évolution d'Harold au cours de sa quête très intéressante. Une belle lecture, un peu dure mais qui fait réfléchir.

J'ai eu l'agréable surprise de recevoir le deuxième tome de ce manga, sans doute en lien avec la dernière Masse Critique sur Babelio consacrée à la bande dessinée.

J'y ai retrouvé avec plaisir Yûgo et ses camarades du lycée agricole. Après avoir découvert un vieux four extérieur en briques lors du grand nettoyage, une discussion sur les pizzas, difficiles à se procurer en zone rurale, lance le héros dans un nouveau projet. Comme en tant que citadin d'origine il est le seul à bien connaître ce plat, il s'engage à faire cuire des pizzas pour ses camarades au lycée. Il va donc devoir d'une part remettre le four en état avec l'aide des élèves ingénieurs et d'autre part rechercher les ingrédients nécessaires à la confection des pizzas et découvrir que le lycée est finalement plein de ressources, produisant aussi bien de la viande que des légumes ou même du fromage et de la farine ! Après avoir mené à bien cette expérience qui va révéler les solidarité des élèves, Yûgo est invité pour les vacances d'été à venir travailler à la ferme chez Aki. Il va ainsi découvrir « de l'intérieur » le contexte d'un métier agricole.

J'ai bien aimé suivre l'évolution de Yûgo au fil de ses expériences, sa relation à la nature et au travail mais aussi son intégration dans une communauté spécifique.

Je suis curieuse de voir comment où la série va le mener...

J'ai lu le tome 1 de cette série sur les conseils d'un adolescent.

Shinichi est un jeune homme, fils d'un écrivain dans la bibliothèque duquel il a développé une passion pour les romans policiers et notamment les enquêtes de Sherlock Holmes. C'est tout naturellement qu'il en est venu à aider la police en trouvant des indices grâce à son sens de l'observation et de la psychologie.

Mais dans le cadre d'une de ses filatures, il se fait attraper par des bandits qui le laissent pour mort après lui avoir administrer un puissant poison... qui ne va pas le tuer mais lui faire reprendre l'apparence d'un petit garçon de 6 ans !

Sur cette base il y a toutes sortes de quiproquos avec son amie-amoureuse Ran qui s'inquiète de sa disparition mais prend le petit garçon sous sa protection en ignorant la vérité, avec les adultes, policiers, inspecteurs qui ne font pas cas de l'avis d'un petit garçon, obligé d'user de stratagèmes pour se faire entendre et continuer à résoudre des énigmes.

J'ai vraiment bien aimé la manière dont est construit ce manga avec ses énigmes à la Conan Doyle.

Encore une très belle découverte au rayon romans pour ados de ma médiathèque !

Miranda est une adolescente qui va au collège et vit avec sa mère et le nouveau compagnon de celle-ci. Le lecteur suit la vie quotidienne de l'héroïne sur quelques mois à partir du moment où Miranda découvre un message très étrange dans ses affaires. Quelqu'un s'adresse à elle de façon personnelle et semble au courant de détails avant même que les événements ne se produisent !

Mais Miranda a déjà d'autres choses à régler entre la raison pour laquelle son meilleurs ami (qui habite l'appartement du dessous) semble l'ignorer et la préparation de sa mère qui va participer à un jeu télévisé de questions, sans parler du projet d'urbanisme à l'école et du petit boulot décroché dans une sandwicherie. Il y a aussi ce vieil homme sans abri qui s'agite au coin de sa rue, qu'elle trouve très étrange et dont elle a un peu peur...

J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire. D'abord pour le thème des relations parents-enfant, de l'amitié et de la solidarité mais aussi pour tout l'aspect fantastique-science-fiction.

Le récit est extrêmement bien pensé et construit et m'a tenue intriguée jusqu'à la fin.

Je vous le recommande.

J'ai reçu ce roman de science-fiction publié aux éditions Mnémos dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio. Je précise tout d'abord que c'est un beau livre au papier épais et à la couverture de bonne tenue dont l'illustration m'a évoqué l'univers de Bilal. Et il faut dire que cela peut nous mettre dans l'ambiance qui est assez sombre.

J'avais été attirée dans le résumé par le thème de la bibliothèque et des livres attaqués par une sorte de lèpre qui les détruit mais ce n'est finalement qu'un petit aspect contextuel du récit.

L'histoire est centrée autour du personnage de Léo Kargo qui a été recruté par le puissant et riche homme d'affaires Pavel Khan pour gérer sa bibliothèque-musée. Il découvre alors un palais fortifié dans la ville de Sargonne dans lequel toute une société gravite autour des intérêts de cet homme. Léo va se rapprocher de la secrétaire de Khan, la belle Danoo mais c'est aussi en discutant avec Butty, responsable de la sécurité et des opposants à l'extérieur de la citadelle qu'il va comprendre les relations complexes qu'entretiennent ces différents personnages sur base de fidélité ou trahison.

Le contexte historique est ébauché dans un futur légèrement post-apocalyptique qui a survécu à des conflits cruels et meurtriers. Un futur dans lequel les naissances sont rares et la violence monnaie courante. Il y est question de politique, de stratégie, de guerre et de lutte pour le pouvoir.

Il y a aussi le personnage étrange de Lilitth, femme-tronc appareillée de membres-armes métalliques qui cherche à se venger de Khan et dont l'histoire va croiser celle des expérimentations scientifiques du docteur Vast, lié à Khan par le projet Nouvelle Génération.

L'ensemble est assez « glauque » et j'avoue avoir eu du mal à terminer.

J'ai toutefois beaucoup aimé tout le début qui évoque la découverte de la bibliothèque (mais aussi de l'empire Khan) ses classements et sa politique d'acquisition. J'ai bien aimé aussi l'enquête du héros pour essayer d'en apprendre plus sur ce mystérieux personnage qui l'a recruté et finalement le fil rouge qui tourne autour de la filiation et de l'héritage.

Mais j'ai malgré tout trouvé ça trop décousu et violent à mon goût pour être séduite.

Cette lecture se situe sensiblement dans la même veine que « Encre brute ».

J'ai emprunté ce roman de science-fiction pour ados à la médiathèque.

Les héros évoluent dans une société future dans laquelle quelques privilégiés habitent encore dans des villes qui ressemblent aux nôtres, protégées et gardées derrière des frontières. Les autres, qui n'ont pas de travail, parfois depuis plusieurs générations, sont relégués dans les Chômvils mais les recruteurs rôdent...

Les recruteurs viennent faire signer des contrats, en utilisant parfois des méthodes « persuasives » violentes, pour embaucher des hommes d'assez petite taille pour partir dans l'espace travailler dans les chantiers de l'espace. Mais tout le monde sait que les conditions de vie de ces travailleurs qui s'occupent de la maintenance de centrales énergétiques sont dangereuses.

Piéro, le barde, se laisse embobiner un soir et signe sans avoir plus conscience des enjeux. Il fuit le lendemain et cherche à se réfugier parmi un groupe errant dans la campagne, entraînant à sa suite Laure, une jeune fille aveugle, qu'il a accepté de protéger.

Leur route va croiser celle de Vivien qui ressemble pourtant plutôt à un citadin qu'à un vagabond.

Ce récit est bien construit et les personnages intéressants mais j'ai éprouvé un sentiment de malaise tout au long de la lecture de cette histoire qui a du mal à finir bien avec des aspects bien plus réalistes que futuristes. Ça fait froid dans le dos !

J'ai emprunté ce roman à la médiathèque attirée par le résumé.

C'est d'abord un livre avec de très belles illustrations (de Maika Kalman) à l'intérieur qui représentent les objets-souvenirs que commente l'héroïne au fil des pages (mais en revanche je trouve la couverture ratée et notamment son fond rose qui ne collent pas avec la poésie du contenu qui est un peu plus profonde que ce rose...).

Min, diminutif de Minerva, écrit à Ed avec qui elle a rompu, pour lui expliquer pourquoi elle le quitte et lui rend tous ces trésors qu'elle avait accumulés dans une boîte au cours de leur histoire d'amour. Min est fan de ciné-club, de vieux films en noir et blanc et le texte est truffé de références qu'elle échange volontiers avec ses deux meilleurs amis, Al et Lauren. Ed est le co-capitaine de l'équipe de basket du lycée, une sorte d’idole autour de qui tournent les filles d'ordinaire. Min est assez surprise qu'il s'intéresse à elle lors d'une fête parce que, bon, elle n'est pas ce genre de fille.

Mais elle se laisse attendrir et Ed ne cesse de lui répéter qu'elle est à part et que même s'ils sont très différents, c'est avec elle qu'il a envie d'être.

Un projet va les réunir lorsqu'après une première sortie au cinéma, Min pense apercevoir la star du film qu'ils viennent de voir, devenue une vieille dame. Elle décide de lui fêter ses 90 ans le mois suivant en lui organisant une grande fête.

S'ensuivent des sorties tantôt à l'initiative de Min tantôt de son amoureux, au cours desquelles ils se découvrent l'un l'autre : du match de basket suivi de son grand feu de joie à la brocante d'objets vintage...

Mais les amours adolescentes ont aussi leurs déconvenues et c'est pourquoi ce livre est un inventaire après rupture.

J'ai adoré la forme du récit qui permet en sortant les objets un à un de la boîte de reconstituer la chronologie de cette histoire d'amour. J'ai aussi trouvé l'ambiance teintée de salle obscure et de films en noir et blanc très chouette.

Une superbe lecture !

Encore un énorme coup de cœur pour ce roman pour ados emprunté à la médiathèque.

Le héros, August, est né avec de grosses anomalies faciales qui ont nécessité dès sa naissance de multiples opérations (ne serait-ce que pour qu'il soit capable de manger par la bouche). L'apparence de son visage est donc très étrange, dérangeante sans doute par sa marginalité qui est souvent qualifiée de difformité. Pour le protéger, ses parents ont choisi de le garder à la maison où sa mère assurait sa scolarité jusque là mais ils aimeraient le voir intégrer une 6ème au collège, conscients qu'il faudra bien préparer leur fils un jour ou l'autre à cette confrontation sociale.

Le récit va relater le cours de cette première année scolaire pour August, successivement de son point de vue, de celui de sa sœur, de deux de ses amis, du petit ami de sa sœur, d'une amie de sa sœur et enfin retour au point de vue d'August.

Il va évidemment être question d'intégration et du regard que tout le monde porte sur ce collégien d'aspect différent mais aussi d'amitié, de solidarité, de dévouement familial et de courage.

C'est sans doute plein de bons sentiments mais l'écriture est sensible et je pense que ce doit être psychologiquement assez conforme à la réalité. Les émotions et réflexions provoquées chez les différents personnages sont intéressantes et l'évolution d'August elle aussi qui va gagner en indépendance et maturité au cours de cette année scolaire.

Je termine par une citation qui reflète l'état d'esprit d'August au début du livre.

« J'aimerais bien que ce soit tous les jours Halloween. On porterait tous des masques. Comme ça on pourrait prendre le temps d'apprendre à se connaître avant de dévoiler nos visages. » (p.98)

J'avais pas mal entendu parler de ce livre à sa sortie mais la couverture ne me tentait vraiment pas et puis dans ma famille on m'a dit qu'il était aussi déjanté que les romans de Paasilinna alors...

Je n'ai pas été déçue !

Le héros, Allan Karlsson, s'enfuit de la maison de retraite par la fenêtre de sa chambre le matin de son 100ème anniversaire. Sans avoir rien prémédité, il se dirige donc un peu au hasard et finit par arriver à la gare où il prend le premier bus pour une destination indéterminée (en ayant au passage subtilisé sur un coup de tête la valise d'un autre voyageur pendant qu'il était aux toilettes!).

La suite est une alternance d'une part entre le trajet du centenaires, ses rencontres et ses mésaventures et d'autre part entre le récit chronologique de sa vie riche en explorations et événements. Il a en effet traversé de nombreux pays, rencontré et interagi avec de nombreuses célébrités (politiques) notamment en raison de ses compétences en explosifs.

J'ai adoré ce récit plein de rebondissements et aux personnages hauts en couleurs.

La philosophie de vie du centenaire est rafraîchissante et plutôt humaniste, son aptitude à se sortir des situations les plus improbables fascinante et cela déteint vite sur son entourage.

A ne pas manquer !