• Le Voleuse de livres de Markus Zusak

     

    Je me suis fait offrir ce livre dont j'avais lu d'excellentes critiques et je ne le regrette pas.

    Même si j'ai été un peu déroutée par la forme du récit au départ, j'ai plongé dans cette histoire émouvante qui se passe dans l'Allemagne nazie.

    la voleuse de livres

    La narratrice est La Mort (mais pas la même que chez Pratchett) qui est présentée comme un personnage qui fait son travail du mieux qu'elle peut en prenant soin des âmes qu'elle emporte.

    Elle va donc intervenir tout au long du roman et souvent annoncer les événements (la figure de style doit s'appeler analepse ou prolepse quelque chose comme ça il me semble) ce qu'elle dit :

    « Je vous ai annoncé deux événements, parce que mon but n'est pas de créer un suspense. Le mystère m'ennuie. Il m'assomme. Je sais ce qui se passe, et du coup vous aussi. Non, ce qui m'agace, me trouble, m'intéresse et me stupéfie, ce sont les intrigues qui nous y conduisent. » (p.241)

    Au début du roman, Liesel, une petite fille qui vient de perdre son jeune frère, est placée dans une famille d'accueil chez Hans et Rosa Hubermann. Sa mère nourricière est un peu spéciale, qui jure comme un charretier mais au fond elle a bon coeur et Liesel se prend surtout d'affection pour Hans, peintre en bâtiment un peu désoeuvré en temps de crise, qui lui joue de l'accordéon, la console quand elle se réveille au milieu de la nuit après un cauchemar... et surtout va lui apprendre à lire et écrire. Il y a aussi son voisin, Rudy, avec qui elle joue au foot, chahute... et vole.

    Liesel éprouve un attrait irraisonné pour les livres avant même d'être capable de pouvoir les déchiffrer. Le roman est jalonné des livres qu'elle va dérober, pour une bonne part dans la bibliothèque de la femme du maire qui n'est pas dupe.

    Et puis il y a Max, le juif que les Hubermann vont cacher dans leur cave...

    J'ai aimé cette galerie de personnages très humains, les relations qui se tissent entre eux. Il y aurait tellement à dire mais je crois que le plus simple est de lire ce livre qui réussit à parler de l'horreur sans la minimiser et pourtant sans la mettre sur le devant de la scène.

    « Une fois encore, je vous donne un aperçu de la fin. C'est peut-être pour amortir le choc, ou bien pour mieux me préparer, moi à en faire le récit. » (p.479)

    Je suppose que c'est cela, pas vraiment une mise à distance mais cela permet de mettre en lumière les gestes des personnages sans les écraser par l'Histoire.

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