Esie-la-bête de Rose-Claire Labalestra

Voilà un petit roman pour ados des éditions Thierry Magnier très fort en émotions...

Elisabeth est une enfant un peu différente des autres à cause de sa famille. Ses parents sont en effet tous les deux des handicapés mentaux légers, des gens très gentils mais lents, avec une élocution particulière et surtout très encadrés et même assistés dans leur vie quotidienne.

Au départ, la fillette ne souffre pas vraiment de la situation car elle est bien intégrée dans sa classe (elle ne présente pas de handicap elle-même) et bénéficie d'un genre de famille agrandie avec les deux éducateurs qui s'occupent d'elle et de ses parents, l'aide-ménagère, la voisine...

Jusqu'au jour où son institutrice meurt dans un accident de voiture, la laissant à la merci d'Eric, un camarade de classe qui passe son temps à se moquer d'elle méchamment, entraînant d'autres enfants à sa suite. La remplaçante ne comprend pas les accès de violence de la fillette qui va finalement être placée dans un foyer.

J'ai trouvé ce récit très dense, avec des passages tristes où l'on ressent le déchirement d'Elisabeth qui a honte de ses parents qu'elle aime pourtant beaucoup. Et puis il y a sa rencontre au foyer avec Gème, la bibliothécaire qui vient raconter des histoires et accepte de l'aider à faire ses devoirs. Et la réflexion de sa copine de chambre comme quoi il vaut mieux avoir des parents « débiles » qui vous aiment que des parents qui ne se soucient pas de vous ou vous battent.

Un livre fort où alternent tendresse et violence, solidarité et solitude, colère et paix retrouvée.

(à partir de 13 ans)