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Les larmes de l'assassin d'Anne-Laure Bondoux
Du même auteur, j'avais beaucoup aimé « Pépites » mais je repoussais le moment de lire ce roman à cause de son sujet.
J'ai finalement beaucoup aimé aussi cette histoire qui pourrait pourtant facilement confiner au sordide (tout comme « Pépites » d'ailleurs). Mais d'un propos plutôt dur (un assassin « adopte » le petit garçon du couple qu'il vient de tuer pour s'approprier leur cahute en plein désert), l'auteur arrive à tirer une belle histoire d'amitié et d'apprentissage, d'errance et d'émotion.
Angel Allegria a toujours tracé sa vie à coups de couteau et il fuit une fois de plus les autorités qui le recherchent pour tous ces délits. Il atterrit au bout du monde, dans la dernière maison avant la mer (nous sommes au Chili) sur une terre aride, chez un couple de pauvres gens assez rustres qui vivent de ce qu'ils arrivent à faire pousser et de quelques chèvres. Leur fils auquel on ne sait donner un âge est un petit sauvage dont l'occupation préférée est de chasser les serpents dans la caillasse environnante.
Lorsque le petit Paolo revient un soir à la maison, il trouve Angel et les cadavres de ses parents. L'assassin aurait dû se débarrasser de lui... mais ne le fait pas. Il décide de s'installer là quelques temps et Paolo le sert (il jardine, s'occupe des bêtes, puise l'eau et fait la soupe). Mais finalement une relation de complicité s'établit entre eux deux et Angel surtout goûte une vie simple auprès d'un enfant.
Les choses vont se compliquer avec l'arrivée de Luis, un poète voyageur, qui va attiser la jalousie d'Angel en s'attachant également l'affection du petit...
Je n'en raconte pas plus. Il y a des moments de grâce et la très belle rencontre avec Ricardo, le bûcheron, vers la fin, et j'ai vraiment aimé voir évoluer le caractère d'Angel au fil des pages et de sa fréquentation de l'enfant.
Je pense que c'est un texte à lire mais je ne le conseillerais pas en dessous de 13 ou 14 ans.