J'aimerais vous montrer aujourd'hui un album que je me suis offert car j'en trouve l'idée géniale et le principe me convient tout à fait :

"Alphabetville" est un livre d'images... L'auteur a pris 26 photos de paysages, lieux et monuments dans lesquels on peut reconnaître les lettres de l'alphabet.
Sur la couverture, vous pouvez par exemple lire un A symbolisé par le côté d'un tréteau. Il n'y a pas de commentaire, c'est juste pour le plaisir des yeux (Laurence, je suis certaine que tu adorerais !!!)
Je pense aussi qu'on peut l'utiliser avec un petit enfant ou un enfant qui apprend à lire pour s'amuser à reconnaître les lettres, à les deviner dans l'image...
Quoi qu'il en soit, pour moi ce fut un coup de coeur... moi qui aime tant voir "des dessins dans la tapisserie" ! N'avez-vous jamais remarqué qu'en posant le regard suffisamment longtemps sur certains objets on finit par les voir sourire ? J'ai visité un blog l'autre jour qui prenait des photos du sourire des objets... mais j'en ai perdu l'adresse... dommage.

C'est le dernier livre de la Sélection du Prix des Incorruptibles que je n'avais pas lu... et ce n'est pas un hasard s'il constituait mon dernier choix.

J'ai trouvé l'histoire intéressante et je la crois très instructive pour les adolescents auxquels elle peut raconter la condition des Alsaciens pendant la Seconde Guerre Mondiale... mais au niveau de l'écriture et du style, j'ai trouvé le roman bien moins enthousiasmant et je me suis un peu forcée à le terminer.
François a 14 ans lorsque la guerre éclate. Il vit à Strasbourg dans une famille aimante, entre un père boulanger, une mère attentive et un grand frère qu'il admire. Il y a aussi son copain de toujours Charles et M.Cohen, un vieil homme du voisinage.
La ville est évacuée, en prévention, et ces Alsaciens vont vivre deux ans d'exil en Périgord... avant d'être rappelés dans leur région, redevenue allemande.
L'intrigue est bien menée avec ce qu'il faut d'amour et d'amitié pour "faire passer" le fond historique (je suis désolée mais ce n'est vraiment pas mon genre de livre de prédilection !) mais je n'ai pas accroché.
Le roman peut néanmoins être proposé à des enfants à partir de 11 ans.

P.S. : Je vous rappelle les 4 autres titres de la Sélection 3ème / 2nde 
- "L'Affaire Jennifer Jones"
- "Le combat d'hiver"
- "Les murs bleus"
- "Phaenomen"

De Jean-Claude Mourlevat, j'avais déjà lu deux petits romans en forme de conte initiatique "La rivière à l'envers" et "Hannah" mais il s'agit ici de tout autre chose.

"Le combat d'hiver" s'adresse à un public de lecteurs plus âgés (à partir de 13 ans). Tout comme "Les murs bleus" et "L'Affaire Jennifer Jones", ce livre fait partie de la Sélection pour le Prix des Incorruptibles. Et tout comme ces deux derniers, ce n'est pas tant l'écriture que les thèmes abordés qui font qu'il a été retenu dans la catégorie 3ème / 2nde.
Nous plongeons dans un monde imaginaire assez proche du nôtre si ce n'est la présence de quelques créatures particulières et un contexte socio-politique "inventé". Mais ce monde n'est -- malheureusement -- pas si éloigné du nôtre non plus ce qui me fait hésiter à ranger ce roman au rayon Fantasy ou Anticipation...
L'histoire : Alors qu'elle accompagne son amie Helen chez sa Consoleuse, Milena remarque deux garçons qui descendent de la Colline. Les occasions de se rencontrer pour les garçons et les filles des deux Internats voisins sont plutôt rares. Ils échangent quelques paroles... puis décident de s'écrire par l'intermédiaire de l'homme à tout faire qui navigue entre les deux établissements. Ce pourrait être le début d'une belle romance mais lorsqu'Helen sort de chez sa Consoleuse, Milena a disparu, ne lui laissant qu'un petit mot pour expliquer qu'elle vient de s'enfuir avec l'un des deux garçons...
A partir de cette fugue, les événements se précipitent et l'intrigue nous fait découvrir une dictature militaire qui opprime cette société imaginaire.
J'ai beaucoup aimé ce roman très fort et bien écrit qui invite à réfléchir sur le pouvoir, la culture et la Résistance.

Voici un autre roman de la sélection du Prix des Incorruptibles dont j'ai lu dernièrement "Les murs bleus".

"L'Affaire Jennifer Jones", sur un fond de fait divers, aborde la question du traitement de l'information par les médias mais surtout des difficultés de réinsertion dans la vie civile pour des personnes condamnées.
Par tout un concours de circonstances, Jennifer, alors âgée de 10 ans, tue ("accidentellement" ?) une petite voisine de son âge avec laquelle elle jouait. 
La première partie du livre nous fait rencontrer Alice Thully, âgée de 16 ans, qui est sortie de prison depuis 6 mois et essaye de retrouver une vie "normale". La seconde partie se reporte 10 ans en arrière à travers les souvenirs de la jeune fille qui nous fait découvrir dans quelles circonstances est morte l'autre fillette. On plonge surtout dans un milieu familial malsain et une relation mère-fille plus que bancale. La dernière partie enfin apporte un dénouement. Il est difficile je trouve de résumer un tel livre sans trop en dire...
J'avais vu une critique de cette histoire sur le Livroblog d'Hilde et je trouve aussi que c'est un excellent polar, construit intelligemment, dont on sort un peu remué tout de même, des questions plein la tête.
Le style n'en est pas du tout simplifié pourla littérature jeunesse et je pense que cette histoire aurait pu être publiée également en collection pour adultes. A lire, à partir de 13 ans.

Voici donc le dernier roman de mes provisions de médiathèque :

Ce petit roman publié aux éditions La Joie de Lire (dont le catalogue regorge de titres originaux et exigeants) m'a un peu déconcertée. J'ai adoré le début, le style d'écriture et le héros mais la deuxième moitié du roman m'a nettement moins emballée en basculant dans une autre tonalité.

C'est néanmoins un excellent livre dont je peux vous conseiller la lecture (à partir de 10 ans).

Urkizu est un jeune mousse de 15 ans, orphelin dont la seule famille est l'équipage du bateau de pêche basque en partance pour Terr-Neuve sur lequel il est embarqué. L'histoire se déroule au XIXème siècle (je pense...). Urkizu est un jeune garçon intelligent et très débrouillard et il étonne notamment ses compagnons de voyage par son aptitude à apprendre les langues étrangères dans les différents pays où le bateau fait escale. C'est pourquoi, en arrivant en terre inuit, il est décidé que le mousse passera deux mois avec les « esquimaux » dans l'espoir de s'imprégner de leur culture et leur langue afin par la suite de mener des échanges commerciaux plus fructueux...

Les deux premiers mois d'apprentissage sont un régal à lire mais la suite m'a nettement plus troublée.

Il me semble que j'avais déjà lu un autre roman curieux de Bernardo Atxaga, « Les mémoires d'une vache ».

 
Ce roman ne peut pas laisser indifférent... comme la plupart des titres très engagés de cette collection des éditions Syros, « Les uns et les autres ».

Je l'ai lu en deux heures car il est court mais ça a suffit à me bouleverser durablement...

On suit le parcours d'Antoine, un homme d'une quarantaine d'année dans le Paris de 1969 où il a emmené un petit garçon brésilien presque aveugle. Je reprends les termes de la quatrième de couverture « Déserteur, condamné à mort pour s'être soustrait à l'autorité militaire, il retrouve enfin son pays après plusieurs années passées au Brésil, en plein coeur du Sertão. »

J'ai trouvé ce livre très dur car il rapporte sans concession un certain nombre d'exactions commises par l'armée française en Algérie mais également les conditions de vie (et notamment celles des femmes) dans cette région très pauvre du Brésil, le Sertão. C'est par ailleurs une très belle histoire d'amitié et les sentiments qui unissent l'homme et l'enfant aident à surmonter le reste mais il n'en demeure pas moins que cette histoire vous remue les tripes...

Pour ma part, je ne conseillerais pas cette lecture à des ados de moins de 14 ou 15 ans.

« Les murs bleus » fait partie de la sélection du Prix des Incorruptibles, catégorie « 3ème / 2nde ».

Je ne suis décidément pas déçu avec mes provisions de la médiathèque et le manga "Monster" est à la hauteur des éloges bloguesques qui m'avaient convaincue d'en emprunter les deux premiers tomes !

Une fois n'est pas coutume, je vous note le résumé qui apparaît sur la couverture du premier livre : "1986, Düsseldorf, Allemagne de l'Ouest. Un jour, le Dr Tenma décide d'ignorer l'ordre de son supérieur et sauve la vie d'un enfant. C'est ainsi que commence cette horrible histoire !!"...
Malgré la violence, question autour de laquelle tourne cette série, j'ai tout de suite accroché à l'histoire qui débute dans le monde hospitalier avec le personnage du docteur Tenma, brillant neurochirurgien. J'ai aimé retrouver aussi les questions éthiques et morales concernant la médecine déjà présentes dans "La fille du docteur Baudouin" dans un autre domaine médical. Que signifie sauver une vie ? Toutes les vies ont-elles la même valeur ? voilà des interrogations qui trottent dans la tête du jeune chirurgien. Mais j'ai l'impression que la suite de l'intrigue va s'orienter beaucoup plus sur la conséquence de nos actes et il ne faut pas oublier que ce manga est aussi une enquête policière à suspense avec un personnage d'inspecteur très intéressant, trouble et complexe comme je les affectionne.
Bref, je n'ai plus qu'une hâte : me procurer les volumes suivants (il y en a 16 à ce jour je crois) !!!!

J'ai tellement adoré l'album de nadine Brun-Cosme et Olivier Tallec que m'avait prêté ma collègue ici, que je n'ai pas pu résister...
En flânant dans une libraire, je suis tombée sur ceci :

...et je me le suis offert !
On retrouve avec bonheur Grand Loup et Petit Loup au pied de leur arbre. Petit Loup est fasciné par une petite feuille au sommet du grand arbre, d'un vert si tendre au printemps, si brillante en été, si douce à l'automne... Il n'a de cesse de demander à Grand Loup d'aller la lui cueillir. Et puis, un matin d'hiver, alors que Petit Loup ne disait plus rien, Grand Loup décide d'escalader l'arbre.
Les couleurs des illustrations sont un peu moins chaudes que dans le précédent album mais la tendresse et la concision du texte à travers laquelle passent les émotions sont bien intacts. La nature des sentiments développés ici a évolué vers plus de sérénité aussi je trouve. 
Un petit bijou à déguster juste pour le plaisir, pour se faire chaud au coeu