-
Le texte intérieur
« Poésie verticale » de Roberto Juarrez
Un texte ne peut me distraire d’un autre texte
Parce que aucun ne me distrait d’un troisième,
Que je porte quelque part
Comme un tatouage qui me fonde.
A travers ce texte,
Qui pourtant n’est pas terminé,
Je lis tous les autres
Ou peut-être est-ce lui qui les lit.
Peu importe qu’il ne se complète jamais.
Les textes terminés ne nous servent de rien.
Nous ne reconnaissons que l’incomplet.
Si mon texte un jour se complétait,
Je n’en lirais plus aucun autre.
Et peut-être qu’alors il me distrairait en effet :
Je ne lirais pas même mon texte.
Tags : poésie