• Effroyables jardins de Michel Quint

    Ce texte est très court mais particulièrement dense.

    Je me demandais le rapport qu'il pouvait y avoir entre le clown blanc de la couverture et le thème de la seconde guerre mondiale mais c'est finalement tout le propos du livre !

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    Après les deux pages d'introduction qui évoquent la présence d'un auguste sur les bancs au procès de Maurice Papon, le narrateur commence à expliquer comment son père, instituteur, passait la plupart de son temps libre grimé en clown blanc à faire le pitre sans talent particulier... Et ce n'est que dans le récit central enchâssé que l'on commence à comprendre. Il y est relaté un entretien que le narrateur a eu adolescent avec son oncle (ou en tout cas l'ami d'enfance de son père devenu tout aussi proche) à la sortie d'un film sur la Résistance. Le narrateur y apprend comment son père et cet ami avaient, pendant l'Occupation allemande, alors qu'ils avaient une vingtaine d'années, fait sauter un transformateur électrique puis s'étaient fait prendre en otage par la milice et menacer d'exécution si personne dans le village ne se dénonçait pour ce sabotage...

    Je ne vais pas en révéler plus pour laisser tout de même un peu de découverte à la lecture pour ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire.

    En refermant le livre, de nombreuses pensées se sont bousculées en moi.

    J'ai aimé le personnage de Bernd, le gardien des prisonniers et celui du père assez pathétique mais dont l'hommage prend toute sa force quand on le comprend à la fin.

    En revanche j'ai trouvé l'ironie du mariage de Gaston avec la femme de l'électricien un peu grinçante même si c'est sans doute ainsi que pouvait être la vie à cette période.

    En résumé, un texte intelligent qui fait réfléchir.

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